Chemin de croix des femmes

vidéo du spectacle

livre du père Jean Paul Caze disponible à la vente à la paroisse.

 Jean-Paul CAZES- Chemin de croix des femmes
Paris : Salvator, 2020, 48 pages, 5 €

Heureusement, la qualité et l’intérêt d’un livre ne se mesurent ni à son poids ni au nombre de ses pages ! Et ce texte très court (ceci étant du avant tout à son genre littéraire!) mérite vraiment la lecture… Le Père Jean-Paul Cazes, du diocèse de Nanterre, depuis deux ans et demi en paroisse à Courbevoie, vient d’écrire un chemin de croix original où, à chaque station, une femme du Nouveau Testament prend la parole ; voilà un texte écrit d’une plume alerte, à l’origine écrit pour être joué, avec beaucoup de sensibilité et de finesse à la fois psychologique et spirituelle.

Dans sa courte préface, Mgr Matthieu Rougé « recommande en particulier la femme de Pilate, celle de Simon de Cyrène ou la servante du grand-prêtre, dont Jean-Paul Cazes donne l’impression saisissante d’avoir recueilli les confidences directes, comme un prêtre qui écoute, accueille, encourage ». Nous rajouterions volontiers Marie de Magdala, désespérée à la quatorzième station : « Je n’ai pas cessé de le suivre et de l’aimer. Non comme une mère, ni comme une épouse, mais comme une sœur, née du même ‘sang spirituel’ que lui. Si je dis que ma vie est détruite en même temps que la sienne, me croira-t-on ? Je n’ai plus de but, plus de point de référence. Tu étais mon chemin, ma vérité, ma vie. Qui voulais-tu que je suive, sinon toi ? Que voulais-tu que je fasse, sinon ce que tu souhaitais ? Que voulais-tu que j’annonce, sinon le Royaume que tu proclamais ? Et maintenant que tu es mis au tombeau, maintenant que la grosse pierre ronde va le boucher à jamais, quel sens donner à ma vie ? Je n’ai plus qu’une chose à faire : je reviendrai plus tard dans le jardin pour accomplir les rites interdits durant le sabbat. Et après… je ne sais plus. C’est la nuit ! »

De manière originale, Jean-Paul Cazes a rajouté une quinzième station, intitulée « Les femmes au tombeau le premier jour de la semaine ». Et, là, devinez qui prend la parole ?… eh bien, c’est la veuve de Naïm, dont Jésus avait jadis ressuscité le fils unique !

David ROURE