Homélie du 3e dimanche de l’Avent

13 décembre    3ème dimanche de l’Avent   Année B

Isaïe  61, 1-2a+10-11     Ps : Lc 1     1 Th 5, 16-24     Jn 1, 6-8+19-28

 

Dimanche dernier, j’ai vécu une toute petite expérience qui m’a donné à penser. Je m’étais proposé d’aller voir trois groupes d’amis durant l’après-midi ; comme tous les autres, je ne les avais pas vus depuis longtemps. Je leur avais téléphoné et mis au point un horaire. A 14h, j’étais à mon volant, mais plus de batterie ! Depuis, j’ai une batterie neuve, tout est rentré dans l’ordre. Mais, dimanche dernier, tout allait mal. Différentes aides m’ont été offertes, mais rien n’allait. Si bien que je suis resté ici et que je n’ai vu personne. Mon moral est descendu en flèche. 

Pourtant, il y a des choses bien plus graves que de ne plus avoir de batterie et de ne pas pouvoir visiter des amis. Mais cette toute petite expérience m’a fait toucher du doigt que nos équilibres sont très fragilisés en ce moment, et qu’un rien peut les mettre en danger. 

 

C’est avec cela dans la tête et le cœur que j’aborde avec vous ce troisième dimanche de l’Avent qui est le dimanche de la joie. Son nom latin est « Gaudete », c’est-à-dire, « réjouissez-vous ». Il correspond au quatrième dimanche de Carême qui est aussi un dimanche de la joie : « Laetare »

La première oraison du début de la messe dit : « Dirige, Seigneur, notre joie vers la joie d’un si grand mystère. » Isaïe dit : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. » St Paul écrit : « Soyez toujours dans la joie … »

Comment entretenir la joie en nous et entre nous ?

Ou comment la réveiller ? 

 

Cela peut être très blessant, pour tel ou tel d’entre nous, d’entendre « Soyez toujours dans la joie … » C’est peut-être pour lui comme si la Parole de Dieu ne tenait pas compte des difficultés qu’il traverse en ce moment. 

Il y a les difficultés communes que nous connaissons tous ; il n’est pas nécessaire que j’en dresse la liste. Et puis il y a les difficultés propres à chacun : maladie, perte d’emploi, relations familiales, décès … Alors, si la toute petite difficulté que j’ai vécue dimanche dernier a mis – provisoirement – mon moral à plat, combien plus toutes ces difficultés ! 

Parler de la joie, dans ce contexte, peut sembler blessant ou naïf.

Et pourtant, n’est-ce pas de cela que nous avons besoin ? 

La joie fait tellement de bien ! Je ne parle pas de la gaité, même si la gaité est une bonne chose ; mais la gaité passe, comme passe les décorations et les cotillons d’une fête. 

La joie, du moins la joie chrétienne, est autre chose que la gaité. La joie chrétienne repose sur la certitude d’être aimés par Dieu le Père. La naissance de son Fils en notre humanité nous dit cet amour. Nous sommes aimés, tels que nous sommes. C’est cela le salut ; n’oublions pas que le nom de Jésus signifie « Dieu sauve ». Voilà sur quoi repose notre joie. Joie et Jésus, ça va ensemble !

 

Cette joie-là a plusieurs particularités.

D’abord, elle ne masque pas nos difficultés ; elle n’est pas un remède miracle. Par contre, elle est une force particulière pour voir autrement ces difficultés et les porter avec courage puisque Jésus est venu les porter avec nous.

 

Elle a une autre particularité : loin de diminuer si on la distribue, elle augmente quand on la donne. Alors, je lance une proposition : affichons carrément la raison de la joie de Noël, et affichons-la sur nos fenêtres. J’appelle ça : l’évangélisation par la fenêtre. Collons en grand sur nos fenêtres le nom de Jésus. C’est bien de mettre des sapins, des étoiles, des père Noël et tout le reste ; mais c’est du folklore. Ce n’est pas le folklore qui apporte la joie, c’est le nom de Jésus ! Je rêve de voir nos fenêtres décorées par le nom de Jésus. Il n’est pas difficile de découper les cinq lettres du nom de Jésus, de les colorier et de les coller sur nos fenêtres. Demandez à vos enfants ou à vos petits-enfants de le faire, ils seront ravis. 

C’est bêta, c’est nunuche, c’est infantile ? Non !

C’est accepter de s’afficher publiquement comme chrétiens, et ce n’est pas si facile que ça vis-à-vis des voisins. 

Et pourtant, c’est notre magnifique mission ! 

Un de mes amis, jeune curé dans le diocèse de Versailles, a décidé, avec ses paroissiens, d’un projet d’évangélisation qu’il a nommé : « Aimer Jésus et le faire aimer ». C’est là qu’est la joie de Noël.

 

Nous avons douze jours pour dire « la joie de Jésus » par nos fenêtres !